Si vous pensiez que le Maroc n'était qu’un pays de thé à la menthe et de couchers de soleil sur les dunes, détrompez-vous ! Il est aussi un véritable havre pour les oiseaux, qu’ils soient sédentaires ou de passage entre l’Europe et l’Afrique. Selon le dernier rapport de la plateforme eBird, 471 espèces ont été recensées grâce aux observations de 4 000 passionnés, compilant pas moins de 55 000 listes de suivi.
Rien qu’en mars 2025, 234 espèces différentes ont été repérées, dont certaines petites célébrités comme le rossignol philomèle, la pie-grièche grise ou encore le très distingué pigeon turqué. Et surprise du mois : le « bec-de-bouche gris », aperçu dans les jardins de Marrakech, et le « faucon européen », qui a fait un stop improvisé au jardin de la Ménara.
Mais au-delà du plaisir des jumelles et des longues heures d’affût, ces observations révèlent aussi l’état de santé de la biodiversité. Et le constat est mitigé : le Maroc abrite des espèces rares et menacées comme l’outarde d’Afrique, le vautour percnoptère ou encore l’ibis chauve du nord, dont la population est en chute libre à cause de la destruction de ses habitats.
Les régions de Souss-Massa, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Meknès-Tafilalet figurent en tête des spots les plus riches en biodiversité. Les incontournables ? La réserve de Souss-Massa, la Merja Zerka, la vallée du Massa et les dunes de Merzouga, véritables terrains de jeu pour les observateurs d’oiseaux.
Mais tout n’est pas rose (ou plutôt tout n’est pas bec et plumes). Entre l’urbanisation galopante et le changement climatique, les habitats naturels se réduisent comme peau de chagrin. Les experts tirent la sonnette d’alarme : il est urgent de renforcer les réserves naturelles et d’adopter des politiques plus strictes pour protéger ces écosystèmes fragiles.
En attendant, si vous croisez un ornithologue en plein trip avec ses jumelles et son carnet de notes, ne le prenez pas pour un illuminé… Il pourrait bien être en train de sauver la biodiversité, un battement d’ailes à la fois.