À l’occasion du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), Centrale Danone a levé le voile sur un projet inédit : 4 000 biodigesteurs seront installés dans les fermes laitières marocaines d’ici 2030. Montant de l’investissement : 70 millions de dirhams.
Ce dispositif repose sur un partenariat avec Sistema.bio, spécialiste mondial de la biodigestion agricole. Objectif : produire du biogaz à partir des effluents d’élevage, tout en générant un engrais naturel à usage local. Un geste environnemental, mais aussi économique.
Du fumier au biogaz : un cycle vertueux
Le principe est simple : les biodigesteurs transforment les déchets organiques des exploitations en énergie renouvelable. Le biogaz ainsi obtenu peut être utilisé par les éleveurs pour le chauffage, la cuisson ou l’irrigation.
Le résidu, appelé digestat, remplace les engrais chimiques. Il enrichit les sols, réduit l’usage d’intrants, limite les émissions de méthane et préserve les nappes phréatiques. Ce système, déjà déployé en Inde, positionne le Maroc comme pionnier en Afrique dans la transition énergétique des petites exploitations.
Un levier pour réduire l’empreinte carbone du lait
L’objectif affiché par Centrale Danone est clair : réduire de 20 % l’empreinte carbone du lait collecté d’ici 2030. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large, Danone Impact Journey, qui promeut une agriculture régénératrice.
Cette démarche se veut circulaire, intégrant gestion des déchets, optimisation de l’eau, et accompagnement des agriculteurs. Elle fait également écho au programme Hlib Bladi, co-piloté avec la GIZ, pour renforcer l’autonomie laitière nationale.
Le Maroc, vitrine d’une transition agricole possible
Pour Hervé Orama Barrère, PDG de Centrale Danone, ce projet positionne le Maroc comme une tête de pont en Afrique pour une agriculture résiliente. Alexander Eaton, CEO de Sistema.bio, y voit un exemple d’alliance entre innovation, performance économique et impact social.
Dans un contexte de pression sur l’eau et le climat, cette initiative marque une étape concrète vers une transition agricole sobre et inclusive, portée par une collaboration entre secteur privé et producteurs. Une dynamique qui pourrait inspirer d’autres pays du continent.
