Inauguré officiellement ce mercredi 23 avril, le parking souterrain du parc de la Ligue arabe devait contribuer à fluidifier la circulation au centre de Casablanca. Mais à peine ouvert, il suscite débat et frustration.
Dès la veille, une ouverture expérimentale avait permis un accès gratuit pour les automobilistes. Le lendemain, le retour à une grille tarifaire classique a suffi à raviver les critiques. Les conducteurs pointent du doigt des prix qu’ils jugent peu adaptés au quotidien urbain.
Le tarif débute à 5 dirhams pour moins d’une heure, et peut grimper jusqu’à 30 dirhams pour 12 heures de stationnement. Au-delà de 24 heures, 1 dirham est facturé par heure supplémentaire. En cas de perte du ticket, 40 dirhams minimum s’ajoutent.
Bien que comparables aux prix d’autres parkings du centre-ville, ces montants restent difficiles à avaler pour de nombreux usagers. En particulier pour ceux contraints de stationner chaque jour pendant plusieurs heures, voire à long terme. Les abonnements mensuels, de 400 à 500 dirhams, sont jugés peu accessibles par les automobilistes aux revenus modestes.
Avec ses 325 emplacements, le parking occupe une superficie de près d’un hectare sous le parc de la Ligue arabe. Un volume insuffisant, selon les critiques, face à la pression automobile dans le centre.
Certains dénoncent déjà un projet mal calibré, qui ne répond ni aux besoins du quotidien, ni à la densité de la zone. Un sentiment d’insatisfaction qui tempère l’effet d’annonce de cette nouvelle infrastructure. Le parking s’inscrit dans un plan global de modernisation du stationnement urbain à Casablanca. L’investissement global est estimé à près de 500 millions de dirhams.
Parmi les autres réalisations déjà opérationnelles, le parking du Triangle des Hôtels (550 places), mis en service en novembre dernier. D’ici juin 2025, un autre projet verra le jour au Centre-ville, avec 680 places prévues. Des chiffres qui peinent encore à convaincre face à la demande croissante.
Alors que la ville peine à offrir des alternatives de transport efficaces, la voiture reste un choix contraint pour beaucoup. Et dans ce contexte, l’accès au stationnement devient un enjeu quotidien, voire un luxe pour certains.
L’ouverture du parking de la Ligue arabe aurait pu être une réponse concrète. Elle devient, au contraire, le révélateur d’un malaise plus profond : celui d’une ville où mobilité et pouvoir d’achat ne roulent plus dans le même sens.