Préserver les traditions culinaires en péril. C’est l’ambition du projet lancé conjointement par le Maroc, l’Arabie Saoudite et l’UNESCO : créer un Atlas international du patrimoine alimentaire.
Annoncé dans le cadre de la Convention de 2003 sur le patrimoine culturel immatériel, ce chantier global associe institutions, chercheurs et communautés locales autour d’un objectif commun : recenser et valoriser les pratiques alimentaires traditionnelles. Une consultation nationale a été lancée au Maroc pour initier ce travail de terrain.
Une première publication prévue en 2027
D’ici 2027, une première version de l’Atlas sera publiée. Le Maroc y apportera sa contribution en mettant en lumière ses savoir-faire culinaires, ses rituels alimentaires et l’héritage transmis autour de la table.
Mais l’ambition est plus large. Il ne s’agit pas de compiler des recettes, mais de reconnaître les pratiques alimentaires comme un patrimoine vivant, en lien avec l’identité, l’environnement et la mémoire collective.
Une réponse aux menaces du temps
Globalisation, réchauffement climatique, rupture des transmissions… autant de facteurs qui fragilisent les savoirs culinaires. Le projet veut documenter, mais aussi protéger. Pour Eric Falt, directeur régional de l’UNESCO pour le Maghreb, « ces pratiques sont bien plus que des recettes. Elles incarnent notre rapport à la nature et aux autres ».
Même ton chez Mustapha Jlok, directeur du patrimoine culturel au ministère marocain de la Culture. Il insiste sur le rôle des communautés locales, gardiennes de traditions parfois menacées : « Transmettre ces savoir-faire, c’est préserver un équilibre entre culture et durabilité. »
En prenant part à cette initiative, le Maroc entend valoriser son propre héritage, tout en contribuant à un effort global. De la cuisine amazighe aux traditions culinaires sahariennes, le royaume dispose d’une richesse gastronomique profondément ancrée.
Cette diversité ne se préserve pas seule. À travers cet Atlas, c’est une mémoire collective mondiale qui se construit, pour que les saveurs d’hier continuent d’exister demain.