La retraite n’est plus réservée à ceux qui justifient d’une longue carrière. Le décret n°2.25.265, adopté par le Conseil du gouvernement, abaisse le seuil d’éligibilité à la pension de vieillesse à 1.320 jours de cotisations déclarées, contre 3.240 auparavant. Une réforme de portée sociale, qui entrera en vigueur le 1er mai prochain.
Ce nouveau dispositif s’appliquera de manière rétroactive à toute mise à la retraite intervenue depuis le 1er janvier 2023. Les assurés concernés pourront percevoir une pension allant de 600 à 1.000 dirhams par mois, en fonction du nombre de jours cotisés. La mesure intègre également l’accès à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), renforçant ainsi la couverture sociale des retraités.
Un filet de sécurité élargi pour les ayants droit
Les bénéficiaires pourront faire leur demande via la plateforme TAAWYDATI ou dans les agences CNSS. En cas de décès de l’assuré avant la demande, ses ayants droit pourront prétendre à une pension de survivant, à condition que les 1.320 jours de cotisation soient atteints. À défaut, les cotisations personnelles et patronales seront remboursées selon la procédure en vigueur.
Ce changement représente une réponse concrète aux revendications des travailleurs à carrières discontinues : femmes de ménage, ouvriers journaliers ou employés saisonniers, longtemps exclus du système de retraite faute d’avoir atteint le seuil requis.
Un coup de pouce pour les marins pêcheurs
Le second décret (n°2.25.266) introduit un mécanisme spécifique pour les marins pêcheurs rémunérés à la part. Ces professionnels, aux revenus irréguliers et souvent hors radar du système de protection sociale, bénéficieront d’un modèle de cotisation adapté à la variabilité de leur activité.
Le texte prévoit un système de lissage des revenus et de comptabilisation des jours de cotisation basé sur la performance globale des navires. Une décision ministérielle viendra en fixer les modalités précises.