Abdellatif Ouahbi n’a pas mâché ses mots. Lors d’une intervention à la Chambre des représentants, le ministre de la Justice a estimé que les déclarations de Abdelilah Benkirane à l’encontre de Donald Trump pourraient être sanctionnées par la loi marocaine.
L’ex-chef du gouvernement avait vivement critiqué l’ancien président américain après l’annonce d’un projet visant à déplacer les habitants de Gaza vers d’autres pays. Il y voyait une violation flagrante du droit international. Pour Ouahbi, de tels propos à l’encontre d’un chef d’État étranger pourraient donner lieu à des poursuites judiciaires. “Le parquet va-t-il agir ? Cela ne me concerne pas”, a-t-il lâché, laissant entendre que l’affaire pourrait ne pas en rester là.
Cette déclaration s’inscrit dans un climat de tensions persistantes entre Ouahbi et Benkirane. Le secrétaire général du PJD ne cache pas son opposition aux réformes portées par le ministre de la Justice, notamment sur le Code pénal et le Code de la famille.
Dans les rangs du PJD, certaines mesures sont perçues comme une tentative de “normalisation avec la débauche et la corruption”, en contradiction avec les principes religieux défendus par le parti islamiste. Une opposition qui ne cesse de s’exacerber, laissant présager de nouveaux affrontements politiques dans les semaines à venir.