Malgré un ralentissement de la hausse des prix, les effets sur le quotidien des Marocains restent tangibles. Le panier alimentaire connaît un répit, mais certains produits continuent de peser sur le budget des ménages. Entre villes où les prix fléchissent et postes de dépense encore sous tension, l’indice des prix à la consommation dessine une carte en demi-teinte de la situation économique du pays.
Reflux mensuel : un léger mieux tiré par l’alimentaire
L’indice des prix à la consommation a enregistré une baisse de 0,3% entre février et mars 2025. Ce recul est principalement dû à la diminution de 0,7% des prix alimentaires. Du côté des produits non alimentaires, les prix restent stables.
Les baisses les plus marquées concernent les viandes (-4,7%), les produits laitiers (-2,0%) et les huiles et graisses (-1,4%). Les poissons et fruits de mer reculent légèrement (-0,3%), tout comme les boissons (-0,2%). À l’inverse, les légumes s’envolent (+4,9%) et les fruits affichent une hausse modérée (+1,7%). Côté carburants, les prix ont reculé de 1,8%.
Une inflation annuelle encore bien installée
En glissement annuel, l’inflation se fixe à 1,6%. Ce chiffre résulte d’une hausse de 2,2% des prix alimentaires et de 1,1% pour les produits non alimentaires. Dans le détail, les prix du transport chutent de 2,4%, tandis que ceux des restaurants et hôtels grimpent de 3,9%.
L’indicateur d’inflation sous-jacente, excluant les produits à prix volatils et les tarifs réglementés, recule de 0,6% sur un mois, mais affiche une progression de 1,5% sur un an.
Guelmim, Laâyoune et Dakhla : les baisses les plus marquées
Sur le plan géographique, c’est Guelmim qui enregistre la plus forte baisse des prix (-1,8%), suivie de Laâyoune (-1,5%) et Dakhla (-1,1%). À Settat, Errachidia, Safi ou encore Beni-Mellal, le recul est également notable. Casablanca, Fès, Marrakech ou Oujda affichent des baisses plus modestes (-0,3%). Seules exceptions à cette tendance baissière : Kénitra et Al-Hoceima, où les prix ont progressé de 0,9%.
Malgré une légère détente en mars, la pression sur les prix alimentaires reste sensible. Les hausses des fruits et légumes rappellent la volatilité du panier de la ménagère. Le ralentissement de l’inflation pourrait n’être qu’un sursis si les facteurs structurels – logistique, production, climat – ne sont pas mieux maîtrisés.