L’Association Marocaine pour la Protection des Deniers Publics (AMPDP) relance le débat autour des rénovations successives du stade Mohammed V à Casablanca. Dans un communiqué publié récemment, l’organisation a exigé l’ouverture d’une enquête approfondie et la mise en cause des responsables présumés d’un gaspillage évalué à 22 milliards de dirhams, mobilisés dans le cadre de travaux de réhabilitation du complexe sportif.
Selon Mohamed El Ghalloussi, président de l’association, le boycott du dernier derby casablancais par les supporters du Raja et du Wydad remet en lumière les défaillances des infrastructures sportives, malgré les lourds investissements consentis au fil des années. Il dénonce des travaux à répétition, souvent suivis de fermetures et de réouvertures du stade, sans amélioration notable.
Une plainte déjà déposée en 2023
L’AMPDP rappelle avoir déjà saisi, le 23 juin 2023, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca. Cette plainte évoquait des soupçons de corruption, d’enrichissement illicite, de favoritisme et de dilapidation de deniers publics à travers des marchés publics et des bons de commande jugés douteux.
Suite à cette plainte, le dossier a été confié à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), qui a entamé ses investigations par l’audition du président de la section régionale de l’association, Mohamed Machkour, le 28 juillet 2023. Depuis, aucune information officielle n’a été communiquée quant à l’avancée de l’enquête.
Une inquiétude grandissante
El Ghalloussi met en garde contre les risques de pressions ou d’interventions visant à entraver le processus judiciaire. Il appelle le procureur général à garantir le bon déroulement de l’enquête dans un souci de transparence et de reddition des comptes.
L’association craint que ce dossier, jugé sensible, ne soit enterré pour protéger certains intérêts privés. Elle alerte sur un modèle de gestion défaillant, où des sommes considérables sont mobilisées sans contrôle rigoureux, alors même que les infrastructures concernées restent inadaptées aux attentes du public et aux exigences du sport de haut niveau.
