Le Projet du Génome Marocain (PGM) franchit une étape décisive. Pour la première fois, des chercheurs marocains ont défini un génome de référence propre au pays, en s’appuyant sur le séquençage de 109 individus issus de diverses régions du Royaume.
Le résultat de cette première phase a été publié dans Communications Biology, revue scientifique affiliée au groupe Nature. À travers cette étude, le Maroc se dote d’un outil fondamental pour le développement de la médecine de précision à l’échelle nationale.
Un nouveau référentiel génétique
Baptisé MMARG (Moroccan Major Allele Reference Genome), ce génome de référence se présente comme une alternative locale au modèle international GRCh38, souvent mal adapté aux spécificités des populations non européennes.
Les scientifiques ont identifié plus de 27 millions de variantes génétiques, dont 1,4 million inédites au niveau mondial, ainsi que 15.378 mutations fréquentes spécifiques à la population marocaine.
Ce travail a été mené par le Centre Mohammed VI de la Recherche et de l’Innovation (CM6RI), sous la houlette de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé (FM6SS), avec la collaboration de chercheurs marocains en génomique, bioinformatique et médecine.
Une nouvelle ère pour la recherche biomédicale
Au-delà de l’innovation technologique, cette publication marque un tournant stratégique pour la recherche biomédicale au Maroc. Le génome de référence MMARG permettra d’améliorer la compréhension des maladies héréditaires, de développer des traitements mieux ciblés et de renforcer la souveraineté scientifique du pays.
La prochaine phase du projet prévoit l’élargissement de la cohorte analysée, pour affiner encore ce modèle génétique et enrichir les bases de données nationales en matière de santé publique.