Le décès de trois femmes enceintes, survenu dans une clinique privée à Casablanca, a jeté une ombre sur le secteur médical. Ces tragédies, survenues dans des circonstances similaires, ont suscité une vive émotion parmi les familles des victimes et les professionnels de la santé. Une enquête judiciaire, ouverte par le parquet, devra déterminer les responsabilités et mettre en lumière les causes exactes de ces drames successifs.
Des césariennes qui tournent au drame : que s’est-il passé ?
Le parquet général près la Cour d’appel de Casablanca a ordonné une enquête approfondie après la mort de trois patientes dans la même clinique privée. Ces femmes, admises pour accoucher, sont décédées suite à des complications survenues après une anesthésie générale. Le premier drame a eu lieu mardi 7 janvier, lorsqu’une jeune mère, en parfaite santé selon son suivi prénatal, n’a jamais repris connaissance après une césarienne. Transférée en réanimation, elle est décédée quelques heures plus tard.
Le même jour, une autre patiente a connu un sort identique, succombant dans la soirée après avoir subi la même intervention. Une troisième femme, qui avait accouché quelques jours plus tôt dans cette clinique, est également décédée dans des circonstances similaires.
Ces tragédies, attribuées à des « complications » par le personnel médical, ont poussé les familles des victimes à porter plainte, dénonçant des erreurs médicales graves.
Suspicion d’erreurs médicales
Selon les familles, le personnel aurait minimisé la gravité de la situation, dissimulant l’état critique des patientes pendant plusieurs heures. Les proches d’une des victimes affirment que la clinique avait assuré que la patiente se réveillerait sous peu, avant d’annoncer son décès tard dans la soirée.
Le mari d’une défunte a alerté une association des droits de l’Homme, qui a porté l’affaire devant le procureur du Roi. L’association évoque un dysfonctionnement systémique au sein de la clinique, pointant du doigt des négligences dans la prise en charge des patientes et des failles dans les procédures médicales.
Le silence de la clinique
Face à l’ampleur du scandale, le ministère de la Santé et des associations professionnelles se sont saisis de l’affaire. Une autopsie des corps des victimes a été ordonnée pour déterminer les causes exactes des décès. Les investigations cibleront en particulier les responsables du service de maternité et les anesthésistes.
Malgré la gravité des faits et l'indignation suscitée, les responsables de la clinique privée impliquée n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Contactés par nos soins, ils ont refusé de commenter, laissant planer encore davantage de doutes et d'interrogations sur les événements tragiques survenus au sein de leur établissement.