Dans le Souss, la tagoula trône au centre de la table lors des festivités de Yennayer. Préparée à base de semoule de maïs ou d’orge, cette bouillie épaisse est le symbole culinaire de la saison. En hiver, elle se déguste chaude, agrémentée d’huile d’olive, de dattes ou d’amandes. En été, elle devient une version rafraîchissante, servie tiède avec du petit lait (lben).
Au-delà de son goût, la préparation de la tagoula est un rituel en soi. Elle exige patience et minutie, avec une cuisson lente, à feu doux ou sur feu de bois, jusqu’à ce que les graines atteignent une tendresse parfaite.
Tagoula et Galette des Rois : même rituel, même esprit
Comme la fève dans la galette des rois, la tagoula d’Yennayer recèle un secret : un noyau de datte enfoui dans le plat. Celui qui le découvre est promis à une année prospère et bénie. Dans certaines régions, deux noyaux sont cachés. L’un symbolise la prospérité personnelle, l’autre celle du bétail, ancrant ainsi ce rituel dans les croyances rurales.
Le plat est soigneusement décoré avec des œufs, des amandes et des dattes. Une fois la nuit tombée, les familles se réunissent autour de la tagoula, accompagnant la dégustation de chants et de danses traditionnels.
Une symbolique universelle
La tagoula, comme la galette des rois, dépasse sa simple dimension culinaire pour devenir un véritable rituel social et spirituel. Elle incarne l’abondance et la bénédiction, des valeurs partagées dans de nombreuses cultures à travers le monde.
À l’image de Yennayer, la tagoula rappelle l’importance de la terre nourricière et du lien humain. Un plat où chaque bouchée célèbre les traditions séculaires tout en portant une vision d’avenir prospère.