C’est une énième mésaventure qui met à mal les promesses d’amélioration du transport ferroviaire au Maroc. Ce matin, un train reliant Tanger à Casablanca a été immobilisé pendant plus d’une heure au niveau de Zenata en raison d’une panne d’électricité. Cet incident, causé par un dérangement des installations de la voie, a laissé des dizaines de passagers dans l’incertitude, alimentant une fois de plus le mécontentement des usagers.
Les passagers, agacés par l'absence totale d’information sur l’incident, n'ont eu d'autre choix que de patienter, sans explication ni indication de reprise de service. « On est restés assis, sans la moindre annonce. Rien. C’est comme si l’on ne méritait même pas d’être informés », confie un voyageur visiblement irrité.
L’ONCF n’a pas jugé utile de communiquer sur l’origine exacte de la panne, ni sur les délais nécessaires à son rétablissement. Cette opacité a amplifié la frustration des usagers, déjà habitués à des retards fréquents. « Chaque fois, c’est la même chose : aucune transparence. On paye de plus en plus cher, mais le service, lui, reste au même niveau », ajoute une autre passagère.
L’ONCF, de son côté, affirme avoir mobilisé ses équipes pour résoudre la panne et rétablir la circulation dans les plus brefs délais. Une communication officielle est attendue pour fournir plus de détails sur les causes exactes de l’incident.
Des retards récurrents malgré des promesses
Cette interruption intervient seulement quelques jours après que le ministre des Transports et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, ait assuré que tout était mis en œuvre pour réduire les retards. Lors de son intervention, il avait mis en avant les efforts de l’Office national des chemins de fer (ONCF) pour moderniser les infrastructures et garantir un service de qualité.
Selon les chiffres officiels, le taux de ponctualité des trains a atteint 88,8 % en 2023, en légère baisse par rapport à 2022. Cependant, de tels incidents viennent ternir ces statistiques et nourrissent un sentiment de frustration croissant parmi les voyageurs.
Un problème persistant pour les autorités
Le plan de développement présenté par l’ONCF, qui prévoit notamment l’arrivée de 168 nouveaux trains modernes d’ici 2030, offre une lueur d’espoir. Cependant, pour les voyageurs pris au piège des retards actuels, ces promesses semblent encore bien lointaines.
En attendant, les usagers des trains continuent de subir les conséquences des défaillances techniques et espèrent des mesures concrètes pour améliorer un service vital pour des milliers de Marocains au quotidien.
Des excuses qui font voyager (en rêve)
Face à l’indignation des voyageurs, l’ONCF a décidé de présenter ses excuses en offrant... un voyage gratuit sur Al Boraq. Une annonce qui a suscité des réactions partagées, entre ironie et colère. « C’est comme si on nous disait : "Vous êtes coincés, mais on vous promet une belle balade... un jour, si vous avez du temps à perdre avec nous encore !" », commente un passager.
Le contraste entre cette compensation jugée décalée et les problèmes quotidiens des usagers n’a pas manqué de faire grincer des dents. Si l’initiative aurait pu séduire dans un autre contexte, elle semble ici illustrer un décalage total entre les priorités affichées et les attentes réelles des voyageurs.