Le remaniement gouvernemental de ce 23 octobre 2024 a révélé plusieurs départs importants, reflétant des enjeux politiques majeurs. Abdellatif Miraoui, en difficulté depuis un an avec la gestion de la crise dans les facultés de médecine, est remplacé par Azeddine Midaoui à la tête de l’Enseignement supérieur. Le secteur, en proie à de vives tensions, nécessitait une refonte de sa gouvernance pour sortir de l’impasse.

Autre départ notable, celui de Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé, qui avait pourtant gagné en visibilité lors de la gestion de la pandémie du Covid-19. Après avoir amorcé la généralisation de la couverture sociale, il cède son poste à Amine Tahraoui. Ce changement s’inscrit dans une volonté de redynamiser un secteur stratégique où les défis liés à l’amélioration des services de santé demeurent considérables.

Des visages nouveaux pour des secteurs sous pression


Le ministère de l’Éducation nationale voit également l’arrivée de Mohamed Saad Berrada, qui remplace Chakib Benmoussa, désormais à la tête du Haut-Commissariat au Plan. Ce changement illustre la nécessité d’apporter un nouveau souffle à un secteur en pleine mutation. L’éducation, un pilier des politiques publiques, est confrontée à des réformes structurelles que Berrada devra piloter dans un contexte de forte attente sociale.

Dans le secteur de l’Agriculture, Ahmed El Bouari prend la relève de Mohamed Sadiki. Le timing de ce remplacement intervient alors que le secteur agricole fait face à des défis économiques, climatiques et sociaux de plus en plus pressants. La nomination d’El Bouari traduit la volonté du gouvernement de renforcer la résilience agricole, notamment à travers la gestion des ressources en eau et la modernisation du secteur.

Des priorités réaffirmées malgré les controverses


Si certains départs étaient attendus, la reconduction d’Abdellatif Ouahbi à la Justice a suscité la surprise. L’homme, au centre de polémiques autour de la réforme du Code pénal et des libertés individuelles, conserve malgré tout son portefeuille. Son maintien pourrait s’expliquer par la volonté de ne pas affaiblir davantage un ministère qui joue un rôle central dans les réformes judiciaires en cours.

Ce remaniement, qui touche également des secteurs comme la Logistique, la Solidarité et la Transition numérique, marque un nouveau chapitre pour le gouvernement Akhannouch. Avec ces ajustements, l’exécutif entend relancer certains chantiers tout en consolidant ses acquis, dans un contexte de défis socio-économiques croissants.