Après des années marquées par la sécheresse, la région de Drâa-Tafilalet respire enfin. Les récentes pluies ont apporté un soulagement pour les agriculteurs et les habitants. Ces précipitations, jugées salvatrices, laissent entrevoir une amélioration significative des conditions hydriques et agricoles.
Le spectacle des rivières renaissantes et des terres arides s'abreuvant de ces premières pluies a ravivé l’optimisme. Bien que les barrages n’aient pas encore atteint leur capacité maximale, l'impact de ces précipitations sur les nappes phréatiques est indéniable.
Des chiffres encourageants pour l’eau
L’Agence du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rheris a rapporté des chiffres positifs. Entre le 23 août et le 12 septembre, les grands barrages ont enregistré près de 89,9 millions de m3 d’eau, une aubaine après six ans de sécheresse. Ces apports renforcent les retenues des barrages et réapprovisionnent les nappes souterraines, vitales pour la région, très dépendante de ces ressources pour l'eau potable.
Moulay M'hamed Slimani, directeur de l’Agence, a souligné que l'impact se fera surtout sentir sur les nappes superficielles, alimentées par les crues des oueds, assurant ainsi une meilleure distribution d'eau dans les mois à venir.
Des craintes dissipées, l’optimisme de retour
Pour Abdellah El Khadiri, président du réseau des coopératives des oasis de Toudgha, ces pluies sont une véritable bouffée d’air. "Hier, les agriculteurs attendaient impatiemment les pluies, aujourd’hui elles apportent espoir et renouveau aux oasis", se réjouit-il. Malgré quelques dégâts, les agriculteurs sont convaincus que ces précipitations marquent un tournant après des années de difficultés.
Cet optimisme est partagé par Mustapha Tilioua, directeur de la revue Oasis du Maroc. Il rappelle que les pluies, bien qu’occasionnant des dommages, sont un atout pour la reconstitution du couvert végétal et la préservation des zones pastorales, essentielles pour les nomades.
Si les pluies sont une bénédiction, elles rappellent aussi l’urgence d’une meilleure gestion des ressources en eau. Tilioua souligne la nécessité de renforcer les interconnexions des bassins pour maximiser l'impact de ces apports. La promotion de cultures peu gourmandes en eau est également cruciale pour assurer la pérennité de ces précieuses ressources.
