Le secteur des carburants au Maroc traverse une dynamique contrastée. Alors que les ventes en litres continuent de grimper, les revenus, eux, marquent un léger coup de frein. Selon le dernier rapport trimestriel du Conseil de la concurrence, le chiffre d’affaires des neuf grandes sociétés de distribution de gasoil et d’essence s’est établi à 20,16 milliards de dirhams (MMDH) au 3ᵉ trimestre 2024, soit une baisse de 5,8 % par rapport à l’an dernier.
Côté volume, les ventes totales de gasoil et d’essence ont bondi de 4,8 %, atteignant près de 2,33 milliards de litres. Sur ce total, les neuf mastodontes du secteur ont écoulé 1,9 milliard de litres, ce qui représente 82 % des ventes nationales. Le gasoil domine toujours le marché avec 1,59 milliard de litres, soit une part écrasante de 83,8 % des volumes écoulés.
Les stations-service (B to C) continuent de jouer un rôle prépondérant. Elles absorbent près de 72,5 % des volumes vendus et génèrent 76 % de la valeur globale des ventes. Quant au segment B to B (ventes aux industriels, sous douane et pêche), il complète le tableau, sans pour autant rivaliser avec le réseau des stations.
Le nombre total de stations-service est passé de 3 447 à 3 478 en trois mois, avec 31 nouvelles ouvertures. Mais, fait surprenant, les neuf sociétés concernées voient leur réseau reculer, passant de 2 543 à 2 520 stations. Une baisse qui interroge sur leur stratégie face à une concurrence de plus en plus vive.
Ce paradoxe, où les ventes augmentent en volume mais baissent en valeur, pourrait s’expliquer par une conjoncture de baisse des prix internationaux du pétrole, couplée à une réglementation plus stricte issue des accords conclus avec le Conseil de la concurrence.
