Le samedi 13 juillet, Donald Trump a été la cible d'une attaque lors d'un meeting à Butler, en Pennsylvanie. Le tir a effleuré son oreille droite, laissant une scène chaotique avec un mort et deux blessés graves. Cette agression a semé la confusion et enflammé les réseaux sociaux avec des accusations croisées.

Dès les premières heures, des témoins ont mis en cause l'efficacité des mesures de sécurité. « Très franchement, je suis surpris qu’il ait pu monter sur ce toit et tirer », a déclaré Richard Goldinger, procureur du comté de Butler. Le Secret Service, quant à lui, a nié toute négligence dans la protection de l’ancien président.

L'enjeu politique

Les répercussions politiques de cet événement ne se sont pas fait attendre. Des figures républicaines ont rapidement accusé le camp démocrate. Le sénateur J.D. Vance a blâmé la « rhétorique » de Joe Biden, tandis que Marjorie Taylor Greene a affirmé que les démocrates étaient prêts à tout pour éliminer Trump. Le représentant Mike Collins est allé jusqu'à accuser Biden d'avoir ordonné l'attaque.

Cette polarisation a été alimentée par des messages complotistes sur les réseaux sociaux. Certains théoriciens du complot parlent d'une implication de l'État profond pour empêcher Trump de revenir au pouvoir. Sur TikTok et X, des messages évoquent une tentative orchestrée par des forces obscures ou des militants anti-fascistes.

Une mise en scène ?

À l’inverse, une partie de l'opinion publique soupçonne Trump d’avoir mis en scène l'attaque pour se positionner en martyr. Des milliers de personnes ont relayé l’idée que les coups de feu provenaient d’un pistolet à air comprimé et que le sang était du faux. « C’est la chose la plus mise en scène que j’ai vue depuis longtemps », a commenté un utilisateur sur X, renforçant le climat de suspicion.

L’appel à la prudence

Les experts en désinformation, quant à eux, appellent à la prudence. Roberta Braga, fondatrice du Digital Democracy Institute of the Americas, a averti que de nombreuses désinformations allaient circuler. Megan Squire du Southern Poverty Law Center a souligné que les incidents de violence politique sont souvent détournés pour servir des intérêts personnels.

Le président Joe Biden a également appelé à ne pas spéculer sur les événements. L'enquête se poursuit pour déterminer les motivations de Thomas Matthew Crooks, l'auteur de l'attaque.

Le profil du tireur

Thomas Matthew Crooks, identifié par le FBI, est un jeune de 20 ans originaire de Bethel Park, une banlieue de Pittsburgh. Il a été abattu par le Secret Service après avoir tiré sur la foule avec un fusil semi-automatique AR-15. Des explosifs ont été découverts dans son véhicule, intensifiant les interrogations sur ses motivations.

Les registres montrent que Crooks était inscrit comme électeur républicain, mais avait fait un don à une organisation démocrate à 17 ans. Son père, déconcerté, a déclaré qu'il parlerait à la police avant de s'exprimer publiquement. Le FBI continue d'explorer les pistes pour comprendre ce qui a poussé Crooks à agir de la sorte.